Juliette Cazes, de la logistique d’expédition au monde funéraire



Dans une vie antérieure, Juliette Cazes était logisticienne d’expédition pour une agence de voyages spécialisée autour des volcans. Après cinq ans de travail acharné, elle décide en juin 2020 de suivre sa passion pour le funéraire, et obtient son diplôme de conseiller funéraire et maître de cérémonie.


Le sujet est tabou, il faut libérer la parole

Le funéraire, Juliette Cazes s’y intéresse et l’étudie depuis dix ans. Des recherches menées en indépendante, une chaîne YouTube et un site, mais pas de quoi remplir le frigo. Plutôt une passion.

Son premier vrai boulot, Juliette l’exerce dans la logistique d’expédition, pour une agence de voyages lyonnaise spécialisée dans les volcans en éruption. “J’ai été embauchée en 2015, avant d’obtenir mon BTS tourisme. Ils m’ont pris à l’essai. L’essai a duré cinq ans”, s’amuse la jeune femme.

Au quotidien, elle organise de A à Z des expéditions majoritairement scientifiques. Et gère l’agence. “Une ou deux fois par an, je me rendais sur le terrain. C’était très prenant. Il fallait toujours être à l’affût, disponible. Surtout quand je devais organiser toute la logistique en trois jours de manière imprévue !” Au bout de cinq ans, Juliette estime avoir “fait le tour de l’entreprise”. Elle plie bagages en juin 2020.

Un pied dans le funéraire

Le choix du funéraire s’impose de lui-même. “J’étais conférencière sur ce thème depuis avril 2019, et mes affaires dans le domaine allaient grandissant, j’ai pris le coche.” Mais Juliette s’accorde un temps de réflexion : “Je voulais être sûre que la formation se ferait en septembre malgré le Covid, et que j’aurais la maturité nécessaire.” À la rentrée, elle débarque à l’Udife Formation, pour préparer le diplôme de conseiller funéraire et maître de cérémonie.
Au programme : 140 heures de cours théoriques en présentiel, avec mises en situation, et 70 heures de stage. La formation est exigeante, “surtout la législation funéraire !”, mais Juliette s’épanouit. “J’ai choisi des stages où j’étais ultra-polyvalente, que ça soit pour chercher les corps, observer les soins et suivre le parcours du défunt jusqu’à la mise en bière. Je mettais vraiment la main à la pâte, j’ai adoré ! J’ai abordé tous les aspects, même la marbrerie, c’est rare.” Elle décroche la mention excellent à la fin du cursus.

Deux projets de création d’entreprise

Malgré les nombreuses propositions de postes à la sortie de la formation, Juliette compte suivre son envie d’entreprendre. Elle souhaite créer deux entreprises, une dans le secteur touristique “quand le marché repartira”, et une autre dans le consulting funéraire. “J’y exercerai le métier de maître de cérémonie, et mettrai en place des ateliers pour parler librement de la mort. Le but, c’est que les gens, surtout les jeunes, puissent y voir plus clair en adéquation avec la loi. Sans avoir la contrainte de se rendre dans une entreprise de pompe funèbre avec la pression de signer un contrat. Le sujet est tabou, il faut libérer la parole.


Article publié dans Inffo Formation 1003


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