Metwekel Husein Ahmad, réfugié et travailleur intérimaire



Originaire du Soudan, Metwekel Husein Ahmad est arrivé en France en 2009. Accompagné par le Faf.TT (Opca du travail temporaire), il a bénéficié en 2016 d’une formation de maçon VRD (voies et réseaux divers) dans le cadre du programme Hope. Un parcours qui dit toute l’importance du travail pour ces personnes amenées à s’expatrier.


“Là-bas, c’est la mort.” Là-bas, c’est ce Soudan qui n’en a toujours pas fini avec les soubresauts de ses vingt-et-un ans de guerre civile (1983-2004). La terre d’origine de Metwekel Husein Ahmad, quittée en 2009 pour la France. Un pays où il dit se sentir respecté et où sa préoccupation principale est le travail. “Sans travail, pas de logement”, souligne-t-il. Lui qui exerçait le métier de tourneur-fraiseur au Soudan a dû se reconvertir pour s’insérer sur le marché français. Cela peut surprendre, mais les machines manuelles qu’il connaissait ne sont pas utilisées en France.

Programme Hope

Un temps ouvrier du bâtiment en intérim, un autre ouvrier maraîcher dans une entreprise d’insertion, Metwekel Husein Ahmad a vite trouvé sa préférence : les travaux publics, secteur qu’il juge plus technique et où il dit apprécier utiliser son cerveau pour trouver des solutions. Reste que pour celui qui explique n’être pas allé à l’école dans son pays d’origine, l’accès à la formation dans le pays d’accueil n’avait rien d’évident. La solution viendra du programme Hope, acronyme désignant un dispositif d’accompagnement sur mesure visant à assurer “hébergement, orientation, parcours vers l’emploi” aux bénéficiaires de la protection internationale.

Fin 2018, ce sont quelque 1 500 réfugiés qui en ont profité, dont Metwekel Husein Ahmad, qui a ainsi pu intégrer une formation de maçon VRD (voies et réseaux divers) dispensée par l’Afpa. Il faisait partie d’une promotion de trente réfugiés qui ont pu accéder à une formation spécifique de la branche du travail temporaire cofinancée par le Faf.TT et l’agence d’emploi Insérim. Très satisfait, il souligne l’esprit d’entraide et l’importance de l’accompagnement administratif dont il a pu bénéficier.

Apprendre le français est très dur

Obstacle linguistique

De son propre aveu, le plus grand obstacle reste pour lui l’apprentissage du français, “très dur”. S’il a pu progresser dans le cadre du programme Hope, il ne suit pour l’instant plus de cours et consacre toute son énergie à son travail d’ouvrier intérimaire. On le comprend vite, la barrière de la langue n’est pas seulement un obstacle à l’insertion professionnelle, mais aussi un frein au plein accès à la vie citoyenne.

Des deux passions qu’il déclare, le volley-ball et le théâtre, il n’exerce aujourd’hui ni l’une ni l’autre. Reste qu’à 37 ans et alors que sa carte de séjour arrive prochainement à échéance, Metwekel Husein Ahmad ne semble plus envisager sa vie ailleurs. D’une part, les problèmes du Soudan demeurent, d’autre part et il le souligne : “La France a fait des bonnes choses pour moi, et moi aussi. Je travaille et je paie mes impôts, c’est bien !


Article initialement publié dans Inffo Formation 974


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