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Focus sur l’alternance, le choix de plus de 800 000 jeunes chaque année depuis 2020

L’alternance présente de nombreux avantages pour l’étudiant : montée en compétences plus rapide, employabilité améliorée, possibilité de financer ses études grâce à une rémunération attrayante, etc. Cette solution séduit également les entreprises qui y voient une opportunité de cultiver les talents et de booster leur attractivité. En France, le Dares a recensé 837 000 contrats signés en 2022, dont plus de 25 000 dans la fonction publique.

L’alternance connaît des évolutions constantes depuis les années 1990. À l’origine instauré pour lutter contre le chômage chez les jeunes, ce type de formation s’étend désormais aux études universitaires et à d’autres professions. Entre 2012 et 2022, le nombre de contrats d’apprentissage a été multiplié par trois. Cet intérêt des jeunes pour l’alternance est justifié par le taux d’insertion professionnelle. Deux apprentis sur trois trouvent un emploi dans les six mois suivant l’obtention de leur diplôme. Focus sur ce type de formation en plein essor.

En quoi consiste l’alternance exactement ?

La formation en alternance signifie que l’étudiant poursuit ses études tout en maintenant une activité salariale. Il alterne entre apprentissage théorique à l’école et immersion en entreprise. Le rythme dépend du contrat. Cela s’organise généralement en une semaine de cours contre trois semaines en entreprise par mois. Ce dispositif permet aux diplômés d’entrer dans le monde du travail avec une expérience professionnelle à leur actif.

Les deux types de contrats en alternance

Ce type de formation implique la recherche d’un employeur pour effectuer son alternance. Dans ce cadre, les étudiants ont le choix entre deux types de contrats :

  • le contrat de professionnalisation,
  • et le contrat d’apprentissage.

Les deux contrats ne visent pas les mêmes objectifs. Le contrat d’apprentissage s’inscrit dans une formation initiale diplômante. L’apprenti acquiert des compétences professionnelles indispensables pour valider son diplôme.

De son côté, le contrat de professionnalisation intervient dans le cadre d’une formation qualifiante. L’alternant développe des qualifications professionnelles pour valider son diplôme dans le cadre d’une formation continue. Son objectif est de favoriser l’insertion rapide à la fin du contrat.

Les deux peuvent se présenter sous la forme d’un CDD ou d’un CDI. En revanche, la rémunération est plus élevée pour le contrat de professionnalisation sachant que l’alternant est souvent plus âgée. De plus, il passe plus de temps en entreprise qu’un autre en apprentissage.

Quel est le profil des alternants selon leur type de contrat ?

Le contrat d’apprentissage est ouvert aux étudiants ayant entre 16 et 30 ans. Par contre, il n’existe pas de limite d’âge pour les entrepreneurs dont l’activité est assujettie à l’obtention d’un diplôme ou les personnes en situation de handicap. Les mineurs de 15 ans peuvent candidater sur dérogation.

De son côté, le contrat de professionnalisation, initialement conçu pour favoriser l’insertion des jeunes sur le marché du travail, a étendu ses critères. Il est désormais ouvert à tous les jeunes ayant entre 16 et 25 ans, mais aussi aux demandeurs d’emploi de plus de 26 ans et aux personnes en situation de handicap. Les bénéficiaires des minimas sociaux (prime d’activité, contrat unique d’insertion, etc.) peuvent aussi candidater.

Combien de temps dure un contrat d’apprentissage et de professionnalisation ?  

Les deux contrats présentent des durées différentes. Celle d’une formation en apprentissage se situe entre un et trois ans. Le temps de formation doit être de 400 heures au minimum par an. Il est à noter que cette durée ne peut pas dépasser les trois ans dans le cadre d’un CDI.

Néanmoins, certaines situations exceptionnelles peuvent réduire ou rallonger la durée du contrat. Elle peut par exemple aller jusqu’à 4 ans pour les salariés handicapés. À l’inverse, elle est seulement de six mois pour la préparation d’un diplôme inférieur ou d’une VAE.

De son côté, le contrat de professionnalisation s’étale sur 6 mois au minimum et ne peut excéder 12 mois. Ceci peut aller jusqu’à 24 mois dans certaines branches spécifiques. L’étudiant bénéficie donc d’au moins 150 heures de formation par an, soit entre 15 et 25% de son temps de contrat.

Les chiffres clés de l’alternance en France

L’année 2012 a recensé 308 288 nouveaux contrats d’apprentissage signés. Ce chiffre a quasiment triplé en dix ans grâce à la mise en place de différentes mesures comme les aides à destination des employeurs et l’entrée en vigueur de la loi du 5 septembre 2018.

En effet, la réforme de l’apprentissage en 2018 a favorisé la création de nombreuses places dans l’alternance. Par ailleurs, une seule instance en est désormais responsable, à savoir France Compétences.

De leur côté, les employeurs ont reçu des aides financières significatives en 2020 pour faciliter le recrutement d’apprentis.

Ainsi, le nombre de contrats d’apprentissage s’établit à 837 029 en 2022. Il est ensuite passé à 852 000 contrats en 2023, soit une hausse de 2%. Il est à noter que le gouvernement prévoit de dépasser le million de contrats en 2027.

61% des alternants suivent une formation de niveau bac +2 tandis qu’un alternant sur trois veut décrocher un titre professionnel. Les employeurs qui recrutent ces jeunes sont constitués à 44% de petites entreprises de moins de 10 salariés.

Si l’alternance était souvent associée aux formations CAP et BEP, elle a connu des évolutions récentes. D’après le DARES, près de 73% des contrats étaient dans le secteur des services. Par ailleurs, les apprentis de niveau équivalent ou inférieur au bac représentent 38% des contrats en 2022 contre 65% en 2016.

En somme, ce rythme d’apprentissage s’étend progressivement aux études supérieures. Considérée au départ comme un outil d’insertion des jeunes peu diplômés, l’alternance est devenue un levier d’évolution professionnelle rapide pour les étudiants de l’enseignement supérieur.

Quel est le salaire d’un étudiant en alternance en France ?

Le calcul du salaire d’un alternant varie en fonction de son type de contrat. Néanmoins, le SMIC brut ou le SMC (salaire minimum conventionnel) demeurent la base de ce calcul, soit 1 766,92 euros en 2024. Dans le cas d’un contrat d’apprentissage, les autres facteurs qui déterminent le salaire sont l’âge, l’ancienneté et éventuellement le niveau de formation.

Concernant l’âge, il est réparti en quatre tranches à savoir :

  • apprentis moins de 18 ans : gagnent 27% du SMIC pendant la première année,
  • âgés de 18 à 20 ans : gagnent 43% du SMIC durant la première année,
  • âgés de 21 à 25 ans : gagnent 53% du SMIC durant la première année,
  • et âgés de 26 et plus : gagnent 100% du SMIC durant la première année.

Le salaire de l’alternant évolue ainsi en fonction de son âge. Cette augmentation s’applique dès le premier jour du mois suivant son anniversaire. Il augmente également progressivement chaque année tout au long du contrat. Prenons l’exemple de l’étudiant mineur, au bout de la troisième année, son salaire passe à 55% du SMIC.

Dans le cadre d’un contrat de professionnalisation, les facteurs déterminant le salaire sont l’âge et le niveau de formation. On distingue ainsi les alternants de niveau inférieur au bac et ceux de niveau supérieur ou équivalent au bac. Le contrat ne tient pas compte de l’ancienneté sachant que la formation est souvent plus courte. L’âge est réparti en trois tranches :

  • étudiants âgés de moins de 21 ans gagnent 55% ou 65% du SMIC selon leur niveau,
  • âgés de 21 à 25 ans touchent 70% ou 80% du SMIC en fonction de leur niveau d’études,
  • 26 ans et plus perçoivent 100% du SMIC ou 85% du SMC suivant ce qui est favorable pour eux.

Quelles sont les autres informations à savoir sur l’alternance ?

Face aux nombreux avantages que la formation en alternance procure, il est normal qu’elle suscite de nombreuses questions. La situation engendre pourtant de fausses idées qui risquent de décourager certains. Il est important de démêler le vrai du faux.

D’abord, l’alternance n’est pas réservée uniquement aux jeunes. Certes, elle vise plutôt les étudiants ayant entre 16 et 25 ans. Néanmoins, les demandeurs d’emploi peuvent également y prétendre ainsi que les sportifs de haut niveau. De même, la limite d’âge ne s’applique pas aux futurs entrepreneurs ou repreneurs d’une affaire et aux travailleurs handicapés.

L’alternance a connu une profonde mutation ces dernières années. Elle ne concerne pas uniquement les CAP et les BEP, mais aussi les niveaux supérieurs, à partir du BTS, du Bachelor et du Master. D’ailleurs, 22% des alternants dans le secteur privé préparaient un diplôme de niveau bac +5.

Contrairement aux idées reçues, ce type de formation n’est pas seulement l’apanage des métiers de l’artisanat (plombier, serrurier, pâtissier, etc.) et l’industrie. Il s’étend aujourd’hui à des secteurs variés comme le numérique, la communication, les jeux vidéo, etc.

Un autre point à éclaircir est le salaire. L’employeur n’est pas libre de fixer la rémunération qu’il souhaite. Celle-ci est strictement encadrée par la loi et n’est pas imposable à condition qu’elle ne dépasse pas le SMIC. Néanmoins, l’alternant bénéficie de tous les avantages liés à son statut de salarié : Sécurité sociale, réduction du temps de travail, mutuelle, congés payés, etc.

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